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Institut de Formation des Professions Sanitaires et Sociales de Nouvelle Calédonie

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Journée internationale des droits des femmes 2024

CINÉ-DÉBAT DU 8 MARS 2024 – FILM WOMAN pour la Journée Internationale des droits de la femme

Article mis en ligne le 25 avril 2024

À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme et du module santé publique de la formation aide-soignante, l’IFPSS-NC, sur une idée originale de madame Micheline ROUSSEL, cadre de santé formatrice, assistée de madame Virginie MEYER, documentaliste, propose une séance de ciné-débat autour du film Woman le vendredi 8 mars 2024 de 13 heures à 16 heures en amphithéâtre 2.

Madame ROUSSEL convie à cet évènement 3 membres du Collectif Femmes en Colère mesdames Valentine HOLLE, Marie-Claire GARCIA, PIEDELEU Jean-Pierre et une juriste, madame Émilie CARRIER, pour animer le débat après la projection du film documentaire avec l’assemblée des apprenants et formateurs de l’IFPSS-NC présents.

À partir de 13 heures, les élèves aides-soignants et leur formateur, monsieur Stéphane BONNEAU, les élèves ambulanciers et leur formatrice, madame Anne VITE, un groupe de quatre étudiants en soins infirmiers travaillant sur la thématique des violences intrafamiliales prennent place dans l’amphithéâtre. Sont également invités, pour la séance, deux formatrices du social, mesdames Lucie DEVAUD et Omélik LUEPAK et le directeur de l’IFPSS-NC, monsieur Hnassil DUHNARA.

Ce film documentaire, “Femme” en français, est le résultat de la collaboration d’une journaliste, Anastasia Mikova et du photographe et réalisateur, Yann Arthus-Bertrand. Ce documentaire donne la parole à 2000 femmes originaires de plus de 50 pays. La femme se décline sous tous les aspects de la vie. À travers ses multiples portraits, on devine ce que “être femme” signifie dans les différents pays du monde. Même si ce documentaire aborde des sujets parfois difficiles et tragiques, il se veut aussi être un message d’espoir pour les générations futures.

Lors de la projection du film, l’émotion est palpable dans le public. Les spectateurs passent du rire aux larmes. Certains passages plongent l’assistance dans un profond silence qui en dit long. Chacun et chacune le vit à sa manière. Le film documentaire ne laisse personne indifférent et fait réfléchir. Dès la fin de la projection, madame ROUSSEL Micheline installe les invités sur l’estrade pour commencer le débat. Chacune des personnes se présente. Madame ROUSSEL, debout, face à l’assistance, demande : “Qu’est-ce qui vous a marqué ? Et pourquoi ?”.
Les apprenants posent leurs questions et font part également de leurs sentiments voire de leur incompréhension face à de telles situations de violences. Les prises de conscience se font : le public se sait privilégié par rapport à d’autres pays où le droit des femmes est très limité voire inexistant.

Tout au long du débat, madame Valentine HOLLE, membre du Collectif des Femmes en Colère, invite avec ferveur les femmes à s’exprimer : “Il faut arrêter le silence et prendre la parole pour dénoncer les violences”.

Les différents témoignages qui se succèdent font état de situations de violences subies par les femmes ou bien de prises de conscience. À l’image d’une élève aide-soignante qui réalise que le changement passe par l’éducation des enfants. Elle estime qu’il est nécessaire de valoriser autant la fille que le garçon. L’éducation des garçons reste fondamentale pour voir évoluer les mentalités : “Un garçon éduqué sera un mari éduqué”.

Lors de situations de violence conjugale ou de violence intrafamiliale, une aide-soignante soulève le problème de la protection et l’avenir des familles maltraitées. La femme et les enfants sont mis en sécurité ensemble. Puis, les enfants sont, par la suite, placés en foyer d’accueil alors que leur mère reste dans un autre type de foyer. “Est-ce que le Collectif des Femmes en Colère travaille sur ce problème ? Que fait le gouvernement pour la protection de ces enfants ?”. Madame Valentine HOLLE, assure travailler sur cette question avec madame Isabelle CHAMPMOREAU, seule membre féminin du gouvernement en charge de la famille et de lutte contre les violences intrafamiliales pour améliorer les conditions d’accueil des enfants et de leur mère.

Deux élèves ambulanciers évoquent aussi leur sentiment d’impuissance face à des situations de violence qu’ils rencontrent au sein de leur activité professionnelle. Pour eux, la femme est importante si l’un soutient les femmes et le Collectif à continuer le travail, l’autre parle de la difficulté de s’exprimer lorsque les violences durent depuis des années.
Madame Valentine HOLLE, outre les difficultés et la peur, insiste encore une fois sur le fait de libérer la parole : “Les violences faites aux femmes sont un fléau en Nouvelle – Calédonie”. Elle milite avec le Collectif Femmes en Colère pour que ces schémas cessent de se reproduire et pour venir en aide aux femmes victimes et que les hommes auteurs de sévices soient aussi pris en charge et suivis.

Plusieurs élèves aides-soignantes comprennent le message et disent que, au-delà la honte et de la peur de s’exprimer, encore faut-il que leurs paroles soient accueillies et entendues par les autorités compétentes. Deux d’entres elles, racontent leur expérience difficile avec les services de police. Madame Émilie CARRIER reconnaît que parfois cela relève d’un véritable parcours du combattant car la police n’est pas suffisamment formée à accueillir la parole des femmes victimes de violence.

Monsieur Jean-Pierre PIEDELEU, membre du Collectif Femmes en Colère, encourage les femmes à se faire respecter : “Dites non et montrez les dents, ne vous laissez pas bercer par les belles paroles, affirmez-vous. Je suis conscient que cela n’est pas toujours facile mais il est nécessaire d’apprendre à le faire”.

Madame Valentine HOLLE rappelle que pour “vivre en toute sérénité et en paix, nous, les femmes, avons besoin des hommes. Nous devons apprendre à vivre ensemble, l’homme et la femme, c’est un travail à réaliser en commun”.

Madame Micheline ROUSSEL adresse ses sincères remerciements aux membres présents du Collectif des Femmes en Colère, à l’association In Memorium et au Centre d’Information Droits des Femmes et Égalité (CIDFE) de la Province Sud.

Pour clôturer le débat, Monsieur Hnassil DUHNARA dit que : “Chacun doit faire sa part, les choses évoluent trop doucement pour certains. Très bien, alors pourquoi ne pas mettre tous les acteurs autour d’une table pour accélérer le changement ? Sommes-nous trop conservateurs pour passer ce cap ?”
Il salue le travail réalisé par le Collectif des Femmes en Colère et encourage toutes les femmes présentes à tenir. “On apprécie mieux la réussite lorsque le travail est fait ensemble. Aujourd’hui, je tiens à dire que l’homme vient en complément de la femme, c’est un soutien à tous ces changements, c’est un travail de partenariat entre la femme et l’homme”.

Nouville, le 21 mars 2024
Virginie MEYER